Canoë en écorce.
Cette année au Festival de Loire, nous avons eu la chance de
partager notre stand d’exposition avec un suisse. Tous le surnomment « Mayu »,
charpentier marine sur le bord du Lac Léman à Rolle.
C'est un passionné, il y a 10 ans pour son
plaisir, il a fait un stage en Amérique du Nord, pour construire un canot
d’écorce. Ce canot il l’a ramené chez lui. Lors du Festival, nous étions tous
charmés par son canoë.
Un peu d'histoire:
Au début du 17è
siècle, ces canots font l’admiration des premiers explorateurs qui descendent
le St Laurent jusqu'aux grands lacs. Ces embarcations d'écorce de 5 à 10 m de
long sur 1m à 1,20 m de large, ils sont bien plus rapides que leurs lourdes
chaloupes, et surtout portables par un homme seul.
Le canot en écorce est apparu en Amérique, pour des besoins
utilitaires, la pêche, mais surtout le transport des marchandises. C’est pour
eux une nécessité, il est parfaitement adapté à l’environnement, le pays
comporte de nombreux lacs et rivières, il devint le principal moyen de
transport.
Les amérindiens, se déplaçaient beaucoup, en fonction des
saisons, pour la pêche, le transport des fourrures, pour faire du troc, du commerce. ..
Le canot en écorce utilise les ressources locales pour sa
construction et ses réparations, dans son intégralité le canot est réalisé à
partir de plantes. Les indiens avaient un profond respect de la nature, le
continent est resté intact jusqu’à l’apparition des colons.
La construction du canoë en écorce fait appel à des
techniques parfaitement maitrisées, les modèles diffèrent selon les régions et
les populations, mais la technique de fabrication demeure sensiblement la même.
Les matériaux :
La coque du
canot : L’écorce de bouleau comporte beaucoup de qualité, résistant, imperméable
et léger, c’est la matière principale, il se trouve en abondance sur l’ensemble
du territoire. Les bouleaux sont bien plus développés que chez nous, la taille
de leur tronc offre des plaques d’écorces de bonnes dimensions.
La structure en bois de cèdre, du spruce. Ce bois a de belle
qualité, le spruce, est léger et facile à mettre en forme, il permet de
constituer une bonne ossature.
Les liens, pour assembler les différentes parties sont
réalisés avec des racines d’épinette, tranchées en deux dans le sens de la
longueur. Les Indiens se tiennent soit à genoux, soit assis dans leurs canoës
qu’ils propulsent à l’aide d’une pagaie simple. Alors qu’en Europe l’usage est
à la pagaie double.
Ces bateaux d'écorces de bouleau sont assemblés à
même le sol.
La feuille d’écorce
est étalée sur un lit de sable, face externe sur le dessus. La face blanche
habituellement visible se retrouve à l’intérieur du canot.
L’artisan y
installe les plats bords, et les traverses (les barrots).
Les bords sont
relevés à 90°et maintenus par des piquets plantés dans le sol, donnant une
première forme approximative.
Les pierres sont
retirées. Les plat-bord extérieur serrent et coincent l’écorce. Des chevilles
de bois sont utilisées pour solidifiées l’ensemble. A intervalle réguliers, une
couture est réalisée avec la racine
d’épinette, bouillies, écorcées et fendues dans le sens de la longueur. La
racine humide pour éviter de craquer. En séchant elle va serrer les pièces.
Des membrures en
cèdre sont également bouillies pour pouvoir leurs donner cette forme arrondie à
la coque, elles sont ensuite insérées et coincées sous les plats bords, tendant
l'écorce et donnant sa forme à la coque,
enfin des planches de bordé en cèdre sont insérées entre ces membrures
et l'écorce.
Les assemblages
cousus avec les racines, sont étanchéifiés
avec de la poix à base de résine de pin.
Cette construction est fragile, mais permet des réparations en pleine nature.
Cette construction est fragile, mais permet des réparations en pleine nature.
De nos jours:
Au Canada, le musée
des civilisations à Ottawa est remarquable, pour ses salles d’expositions.
Egalement à visiter une des réserves indiennes, par exemple le site Huron proche de Québec.