mardi 24 mai 2016

Les marais de Bourges


La ville de Bourges est située à la confluence de plusieurs rivières (Yèvre et Voiselle, Auron, Moulon, Langis). Cette forte présence de l'eau affluant dans une vallée à la pente très peu marquée explique l'importante surface marécageuse au pied de la ville médiévale.


Ces marais ont été aménagé, en parcelles. L'écoulement des eaux, se fait par des chenaux appelés par les berruyers des "coulants". Les terres fertiles, charger d'alluvions sont propices aux cultures.
De nos jours les terres sont exploitées par des particuliers en jardins potagers et jardins d'agrément.
Les marais sont classés sur la liste des monuments et sites naturels depuis 2003.



On distingue les marais « du haut », au nord de l'Yèvre et de sa digue, la majeure partie des parcelles du « marais du haut » ne peut être atteinte qu'en barque, par la navigation sur des coulants. Le barrage des Quatre Pelles (situé à l'extrémité nord-ouest des marais) permet la régulation du niveau d'eau de l'Yèvre, et des coulants du marais qui lui sont raccordés.


Ces marais, sont réputés pour leur tranquillité. Les barques, majoritairement en chêne paissent le long des berges, occasionnellement nous en apercevons qui glissent sur l'eau. L'une au moyen d'un moteur électrique, une autre en poussant sur une bourde: perche traditionnelle pour faire évoluer ces plates.


Autant dire que la venue de canoës, même peu nombreux, perturbent les habitudes.

Certaines parcelles sont parfaitement entretenues, d'autres plus fleuries, quelques une dans un état plutôt sauvage.



Les chats sont omniprésents, ils ont la fonction de chasser les rongeurs, ils secondent les épouvantails pour éloigner les oiseaux.


Pour la pause déjeuner nous nous échappons en remontant le cours de la rivière Yèvre, pour trouver un coin à l'écart des marais.




Un arbre en travers de la rivière nous oblige à faire demi-tour. De retour en bord de marais, nous descendons la rivière.



Nous comprenons qu'à ce jour, les ballades nautiques, ne sont pas tolérées.
Par respect, pour ces propriétaires qui peinent à entretenir les jardins, les berges et les chenaux,
nous posons nos rames et sortons nos canoës. Nous décidons de poursuivre l'exploration à pied, en parcourant les marais du bas.


Les marais « du bas », sont situés de l'autre coté de l'Yèvre. Le barrage régule le niveau du marais haut, et délaisse le trop plein au marais du bas. Nous empruntons le boulevard du Général Chanzy, pour trouver un sentier qui mène au marais, et longe la Voiselle.

Cette partie du marais est accessible à pied. A proximité immédiat du cœur de la ville, c'est un lieu de promenade, très prisé. Rapidement nous nous échappons de la ville, pour nous promener au bord de l'eau, et trouver la fraicheur des arbres.

Les maraichers de Bourges sont rassemblés en association, ils essayent de préserver la partie haute, limiter les barques plastiques, interdire la motorisation (sur l'eau). Ils tentent de maintenir les berges au mieux, etc...





L'espace de marais du haut est recluse. C'est d'abord un espace de labeur, orienté sur le travail de la terre, en second lieu c'est aussi un espace de détente.
C'est un espace charmant, mais pour se fondre dans le paysage, il faut circuler en plate.



La visite s'achève par une incursion dans le vieux Bourges avec ses maisons à pan de bois.




Le marais de Bourges  sont avec les hortillonnages d'Amiens et le marais Audomarois parmi les derniers représentants de marais maraichers en France. Celui-ci est plus petit, et semble décliner  au profit du gazon d'ornement. Celui de nos amis du Nord à Saint Omer, et encore bien exploité pour la culture maraichère, il est ouvert au tourisme. Une solution  est de montrer ce patrimoine, le mettre en valeur, tout en assurant sa protection. Certes ce n'est pas évident de trouver un équilibre.